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Le parrain Pasqua
L’ancien ministre a mené sa carrière politique tel un éléphant dans un magasin qui se voulait de porcelaines et qui, en le saluant une dernière fois, tourne en fait une page historiquement encombrante. C’est peut-être France info qui a eu involontairement la juste appréciation en présentant Charles Pasqua comme «une figure de la scène politique de l’après-guerre». Il doit y avoir de ça, car les brassées d’hommages venues de son camp, à la suite du décès, le 29 juin, de l’ancien ministre de l’Intérieur, le renvoient à un temps reculé, dessinant une silhouette anachronique dans l’histoire de la droite moderne. Une sorte de gaulliste attardé, nostalgique de la Résistance, autodidacte et populiste, dans une épopée conservatrice qui a fait plutôt la part belle aux héritiers et aux diplômés de Sciences-Po. Sous l’éloge funèbre, lundi 29 au soir, qui présente généralement les défunts en habit de gala, Charles Pasqua est resté ce qu’il a été, selon l’opinion commune: un éléphant dans un magasin qui se voudrait de porcelaines et qui, en le saluant une dernière fois, tourne en fait une page historiquement encombrante; à saisir l’embarras persistant, un provincial avec accent qui n’avait jamais réussi tout à fait à s’embourgeoiser, malgré une carrière tout à fait contemporaine de président du conseil général des Hauts-de-Seine, où sont Neuilly et Levallois-Perret; un «Marseillais», même, se souvenait-on, qui avait d’abord vendu du pastis sur la Canebière, alors qu’il était plutôt un «Niçois», d’origine corse et installé à Grasse (Alpes-Maritimes) et que son premier parcours professionnel l’avait tout de même mené au rang de numéro 2 du groupe Picard. Un trait le résumait, aux yeux de ses détracteurs de gauche comme de droite, et finalement, comme de ses amis, et qu’ont repris les ultimes commentaires: un homme de réseaux. Soupçon générique. On ne savait jamais très bien quels réseaux visait vraiment la critique, ceux de «Françafrique» ou du SAC (Service d’action civique), le service d’ordre gaulliste, ou encore des aigrefins qui allaient, dans son entourage, lui valoir quelques ennuis avec la justice, à la fin de son parcours politique. La mort n’a pas, ou pas encore, rectifié les malentendus de sa vie. Lui-même y fut pour beaucoup, qui laissa dire. Amplifiant, souvent, se carrant sur une réputation qui sentait le souffre. Il aida Jacques Chirac à devenir un président de la Ve République mais pour la mauvaise part, les coups bas aux rivaux et les battages de meeting. Doué pour l’autorité régalienne, il incarna, ces dernières décennies, le profil du ministre de l’Intérieur, terrorisant «les terroristes» et repoussant les manifestations de rue juvéniles. Surtout, il assuma ce portait de lui. Mais, à la vérité, il s’ennuya plutôt, par deux fois, à partir de 1986, puis de 1993, place Beauvau. Son goût, réel, pour l’ombre, les dossiers secrets et les fidélités d’officines, masquait une ambition personnelle, qui ne parvint jamais à s’épanouir. Il avait en partie «fait» Jacques Chirac, mais Chirac le marginalisa ensuite, au début des années 1990, jusqu’à la brouille. Charles Pasqua «le gaulliste de tripes», disait encore, lundi soir, Roger Karoutchi, sénateur des Hauts de Seine, devenait un personnage anti-européen, trop droitier pour la Chiraquie moderne, trop facilement confondu avec le Front national. Il se lança seul, en effet, sur le créneau souverainiste, fonda son mouvement «Demain la France». En fait, il erra, aux marges de la droite, laquelle, cependant, ne le punit jamais tout à fait, lui laissant ses mandats de sénateur et une influence dans les Hauts-de-Seine. On ne pouvait pas se fâcher complétement avec Charles Pasqua. Ses «dossiers», toujours. Sa connaissance des prétendus «secrets» de la Ve République. L’abandonner à la curiosité des juges d’instruction, qui commençaient à vouloir l’inculper de «trafic d’influence» ou de «corruption passive», dans les années 2000, représentait toujours un risque de contamination. L’époque politique, qui, au fond, passe aussi vite que celle des modes, le laissa simplement sur place. À ses archaïsmes, à ses fantômes gaulliens. Charles Pasqua ou l’histoire d’un homme plutôt déçu. D’un compagnon sans illusion. Curieusement, il eut toujours le même air triste et renfrogné que Philippe Séguin, son pendant, versant social, des déceptions chiraquiennes. L’un et l’autre comme là à contrecœur. Sa truculence de méridional, son indifférence bonhomme à la réputation de dur qui lui avait été faite, et qu’on vante de manière posthume, cachaient sans doute un sentimentalisme d’écorché, qui ne se nourrit, à ses propres yeux, que d’assez peu de gloire. À Marseille, où il fut effectivement le champion précoce des ventes de pastis, il détesta la droite de la ville, alliée avec Gaston Defferre. Il eut la même appréciation, manifestement, pour la droite parisienne et nationale. Infidèles l’une et l’autre aux serments de la Libération. Les temps heureux, pour lui, remontaient aux nuits des collages d’affiches du RPF, dans les années 1950, qu’il organisait avec «les ricardiens», dans l’espérance d’un retour rapide du général de Gaulle. Cela remontait à loin et n’adoucissait le présent que pendant ses récits de fins de banquet. Puis il paya cher le fait d’être «monté» à la capitale, en 1968, à la tête de petits voyous du SAC et de s’être mêlé de l’organisation de la manifestation de soutien à de Gaulle, le 30 mai, avec les barons du gaullisme encore orthodoxe, André Malraux et Michel Debré. Avant même les embrouilles dont on lui fit grief pour sacrer Chirac au RPR, il détonna par cette manière sudiste et ne s’en remit jamais totalement. Même monté en grade, même anobli plus tard par son service au ministère de l’Intérieur, il demeura «un parrain», un gaulliste surané et frontal, autant dire assez mal embouché, et ce, d’abord pour ceux qui ne furent jamais tout à fait les siens. En le saluant, avant la mise en terre, les héritiers du gaullisme historique, sarkozystes ou juppéistes, accomplissent aussi un rituel de grand soulagement.
Le semblant de réformes
Réforme des rythmes scolaires ou prélèvement à la source, en quoi les réformes du quinquennat Hollande s’attaquent elles plus à l’aspect superficiel plutôt qu’au fond des dossiers ? En matière fiscale comme dans d’autres domaines, il est souvent plus commode de s’attaquer à des sujets de vie pratique plutôt qu’au fond et au contenu. C’est souvent beaucoup plus visible politiquement, ça peut marquer les esprits à peu de frais et ça évite surtout de s’attaquer à des problématiques plus complexes. Toutefois, le sujet du prélèvement à la source est moins anodin qu’il n’y paraît. Son instauration marquerait notamment une évolution importante du rapport à l’impôt. Regardez les prélèvements déjà effectués à la source, comme la CSG et les cotisations sociales employeur. Ils pèsent davantage que l’impôt sur le revenu mais sont pourtant nettement moins perceptibles par les Français, compte tenu du processus déclaratif de l’IR. Par ailleurs, la retenue à la source est en fait complexe à mettre en œuvre, et très sensible politiquement. Comment éviter, en passant d’un système à l’autre, d’avoir à payer une même année deux fois l’impôt, celui de l’année précédente sur déclaration et celui de l’année en cours par prélèvement à la source ? Il est difficile de déterminer ce qui est de l’ordre du superficiel et ce qui ne l’est pas. En politique il arrive très souvent que les sujets considérés comme symboliques aient une portée et un impact non seulement politiques mais aussi économiques ou sociaux bien plus forts que les questions considérées comme structurelles. La réforme des rythmes scolaires par exemple peut paraître relever du gadget mais si elle produit des effets positifs dans la capacité qui sera celle des élèves des classes primaires à se concentrer pour mieux apprendre alors cela n’aura pas été qu’un simple « truc ». Le raisonnement vaut aussi pour le prélèvement de l’IRPP à la source. Il faut savoir que ce système existe depuis de très nombreuses années dans nombre de pays européens qui regardent la France avec beaucoup d’étonnement. Pour les fonctionnaires par exemple qui sont payés par l’Etat (donc, entre autres contributions, par le produit de l’IRPP) on est en droit de se demander pour quelles raisons leur revenu mensuel n’est pas amputé de leur impôt dès leur qu’ils participent eux-mêmes, par leur propre IRPP à leur propre rémunération. Ils perçoivent un revenu de l’Etat, ils paient un impôt sur ce revenu à l’Etat. Si l’Etat les rémunérait déduction faite de ce que les fonctionnaires lui rendent ce serait juste deux fois plus simple. Déjà à l’époque du gouvernement Jospin cette réforme a été envisagée. Elle devait coûter son poste ministériel à Christian Sautter, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, conduit à démissionner le 27 mars 2000 face à une grève très dure du syndicat CGT des Finances, hostile à ce dispositif de prélèvement à la source. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cette initiative n’est jamais ressortie des cartons y compris sous la droite qui a toujours craint son caractère très « politique » et explosif.
Cela sent le brûlé en Ukraine
On a été obsédé par les événements en Ukraine. Et on n’a pas forcément eu tort: ce qui s’est passé dans ce pays risque de définir la pensée stratégique russe et les relations russo-européennes pour les années à venir. Pourtant, ce n’est pas le seul territoire post-soviétique digne de notre inquiétude. De fait, ces derniers mois, on constate des évolutions inquiétantes du côté du Caucase. À première vue, de telles activités peuvent paraître tout à fait normales, une façon pour Moscou d’affirmer son contrôle de territoires rebelles. Or les exercices n’ont pas eu lieu en Kabardino-Balkarie, en Tchétchénie, ou au Daghestan, les principaux foyers des tendances séparatistes dans la région. Par ailleurs, certains des exercices ont impliqué des avions d’attaque Sukhoï Su-25SM, des avions de chasse MiG-29, des systèmes de défense aérienne… pas forcément l’armement le plus utile contre les combattants de l' »Emirat Islamique du Caucase ». Or à une époque de difficultés économiques pour la Russie, on imagine mal des actions d’une telle envergure sans signification réelle autre qu’une question d’entraînement. Encore moins dans le district militaire sud de la Fédération (Caucase du Nord, Caspienne, Mer Noire). On comprend mieux quand on voit que beaucoup de ces exercices se sont concentrés en Ossétie du Nord… et en Ossétie du Sud, ancien territoire géorgien perdu par Tbilissi lors de la guerre de 2008. Il n’est pas anodin que ces exercices aient eu lieu notamment dans la deuxième quinzaine du mois de mars: à la même période, Vladimir Poutine et le leader d’Ossétie du Sud, Leonid Tibilov, signaient une série d’accords renforçant de fait l’annexion de son territoire par la Fédération de Russie. Mais il s’agit, semble-t-il, d’aller au-delà que de maintenir la pression, d’un point de vue général, sur la Géorgie. Il est intéressant de noter que lors d’un des exercices de grande envergure, d’importantes forces russes positionnées, d’habitude, en Arménie ont été directement impliquées en liaison avec des unités basées en Russie. Or, ces derniers temps, les médias russes aiment à évoquer deux choses sur cette zone: le désir de Moscou de développer le réseau de routes partant du Caucase du Nord vers la Géorgie; et les pressions du Kremlin sur ce même pays, pour obtenir le droit, pour certaines de ses forces armées, de traverser la Géorgie pour pouvoir atteindre les bases russes en Arménie. En effet, avec Erevan qui a rejoint l’Union Eurasiatique, il s’agit de montrer aux Arméniens que ce choix renforce la protection militaire offerte par la Russie. Donc pour un certain nombre d’analystes, le message est double: soutien à l’Arménie, et menace à peine voilée sur la Géorgie. Et ce soutien au moins indirect, de la Russie à l’Arménie, ne va pas aider à apaiser des relations de plus en plus tendues entre ce dernier pays et Azerbaïdjan Le 16 mai 1994, un cessez-le-feu a été signé après une guerre terrible entre Arméniens et Azéris: Bakou perdait le contrôle de la région du Haut Karabagh, mais aussi des territoires environnants. En gros, un cinquième du territoire azéri perdu, et pour l’Arménie, une augmentation de fait tiers. Avec, des deux côtés, des cicatrices qui ne se sont pas refermés. Cela fait déjà plusieurs années, on peut constater que le conflit ne peut être considéré comme « gelé » que dans les ouvrages de spécialistes théoriques de la géopolitique. Il y a des accrochages constants entre militaires azéris et arméniens depuis plusieurs années. Or ces dernières temps, les tensions se multiplient: il y a eu des accrochages militaires quasiment tous les jours depuis l’été 2014. Et ces derniers sont de plus en plus mortels. En novembre 2014, deux hélicoptères de combat Mi-24 auraient attaqué des troupes azéries, et ces dernières ont réussi à abattre l’un d’eux. Selon les Arméniens ces hélicoptères étaient à l’intérieur du Haut-Karabagh, où ils participaient à des exercices militaires entre l’armée de la « République du Haut Karabagh » (non reconnue par la communauté internationale, à quelques exceptions près) et l’Arménie. Une provocation en soi pour Bakou, même si l’accrochage n’a pas eu lieu: avec 47.000 soldats déployés, il s’agissait pour les Arméniens de montrer leur force aux Azéris… ce qui n’a fait que renforcer les tensions, et empêcher toute possibilité de dialogue (qui commençait, timidement, à renaître). Tensions confirmées début 2015: l’armée arménienne du Haut-Karabagh est même allée, le 31 janvier, jusqu’à organiser une incursion militaire contre des positions azéries, faisant un nombre de morts indéterminés des deux côtés (chacun donnant des chiffres différents de l’adversaire). Pendant 20 ans, les soldats azéris et arméniens ne faisaient qu’échanger des coups de feu régulièrement. Aujourd’hui, la situation est autrement plus dangereuse… Face à une telle situation, pour l’instant, la Russie agit comme une grande puissance indispensable certes, mais pas forcément d’une façon positive. On l’a vu, elle assure clairement l’Arménie de sa protection militaire. Par ailleurs, il est possible que Moscou ait fourni aux Arméniens des missiles balistiques de courte portée 9K720 Islander. Ils seraient suffisants pour clouer au sol une aviation azérie très modernisée, et aujourd’hui supérieure à celle des Arméniens. Ce déséquilibre amène Bakou à craindre un certain isolement (l’Iran est également plutôt pro-Arménie) et à chercher à amadouer le Kremlin tout en se renforçant militairement. Ainsi, en 2011 et 2012, les Azéris ont signé de juteux contrats d’armement avec les Russes, d’une valeur de 700 millions à 1 milliard de dollars. En fait, sur ces cinq dernières années, 85% des achats d’armes par l’Azerbaïdjan ont été fait à la Russie… Et plus largement, Bakou cherche, légitimement, à aller au-delà des simples transitions commerciales, pour s’assurer que la Russie n’ira pas jusqu’à s’affirmer totalement pro-Arménie en politique étrangère et de sécurité. D’où le plan de coopération signé entre leurs ministères de la Défense respectifs le 13 octobre 2014. Un tel activisme azéri amène les Arméniens, à leur tour, à craindre pour leur alliance avec la Russie, ce qui les pousse à une soumission totale face au Kremlin. Cela explique leur entrée dans l’Union Économique Eurasiatique, une orientation pourtant peu rationnelle économiquement. Dans cette configuration, le Kremlin semble tenir, aujourd’hui, l’ensemble du Caucase du Sud. Et il ne serait ni productif, ni efficace, de réagir face à cet état de fait par une diplomatie moralisante du côté de l’Europe et de l’Amérique du Nord. On est dans un jeu classique de grande puissance, s’imposant à son environnement régional, et ce dernier acceptant cette influence ou la rejetant en cherchant une aide extérieure. La Géorgie a voulu totalement nié l’influence de cette grande puissance voisine, comme Kiev aujourd’hui: on voit le résultat. Et les Occidentaux sont coupables d’avoir soutenu cette attitude, jusqu’à ce que la confrontation grande puissance/État normal tourne à la situation classique du pot de terre face au peau de fer… Face à la politique russe dans le Caucase à présent, donc, il serait bon que nos diplomates se concentrent sur une question positive, et importante: le fait qu’une montée des tensions entre Azerbaïdjan et Arménie ne serait bonne ni pour l’Europe, ni pour la Russie, ni pour les Américains. Si les grandes puissances étaient capables de mettre de côté leurs jeux géopolitiques pour être responsables face un conflit potentiellement déstabilisateur pour toute une région, elles se montreraient responsables, pour une fois…
Libre marché et liberté
La semaine dernière, j’ai assisté à un séminaire à Dijon dédié à la question du libre marché. L’angle d’attaque était cependant assez original. Celui-ci était en effet présenté comme un sondage d’opinion à l’échelle mondiale. Une définition à laquelle je souscris entièrement. En effet, à chaque instant, les opinions de milliers, de millions de consommateurs et de producteurs se rejoignent. Sans le moindre formulaire et sans le moindre questionnaire à choix multiples, tous émettent leur avis. Préfèrent-ils boire du thé ou du café ? Préfèrent-ils passer leurs vacances sur la côte ou en Provence ? Combien seraient-ils prêts à payer en plus pour un concert de Bruce Springsteen par rapport à un concert de Slayer ? Il n’existe pas de sondage d’opinion plus efficace, plus global, et plus permanent que celui du libre marché. Demandez à ces mêmes citoyens de remplir des questionnaires sur le café ou leur destination vacances et vous obtiendrez un résultat nettement moins fiable. Premièrement, la gestion d’un tel sondage écrit serait beaucoup trop complexe, trop fastidieuse et trop longue à mettre en place. Et lorsqu’ils seraient connus, les résultats seraient déjà dépassés. De plus, un tel sondage serait-il plus fiable que le libre marché ? Une personne peut déclarer sur papier être sensible à l’environnement, amatrice d’alimentation bio ou d’une certaine marque de café. Mais en définitive, la seule preuve réelle de ses dires réside dans sa manière d’agir sur le libre marché. Chaque transaction exprime la préférence réelle du consommateur. Que ce soit sur un marché aux puces ou sur un marché des actions, ce sont bien des libres choix qui s’expriment. Chaque jour, des personnes font ainsi des milliers de choix. Bien qu’il soit impossible de savoir précisément qui effectue quel choix et pour quelle raison, il est néanmoins possible de dévoiler le résultat final de ces choix. Une chose désirée, populaire ou rare, verra son prix augmenter, alors qu’une chose peu convoitée, impopulaire ou largement disponible, verra son prix diminuer. Le libre marché est donc la combinaison ultime de la liberté individuelle et de la liberté d‘expression mais à très grande échelle. Celui qui ne croit pas au libre marché ne croit donc pas à la liberté. Il est rare que je trouve dans un séminaire un écho à mes propres convictions, et ce séminaire à Dijon – suivez le lien pour le site de l’organisateur – s’est révélé passionnant à suivre de bout en bout.
Les Tanguy de l’université
Etudiant en master Innovations en communication à l’université Paris-13, Julien Hélaine a décidé de reprendre ses études après quelques mois de galère pour trouver un emploi. A sa sortie en 2012 d’une école de cinéma, le jeune homme espérait trouver un job d’assistant de production. Mais dans un domaine aussi bouché, difficile de percer. « Une petite société de production m’a proposé de travailler pour elle, mais en tant qu’auto-entrepreneur, raconte-t-il. Elle a fini par couler. » Pour décrocher le poste de ses rêves, le jeune homme s’est finalement décidé à repasser par la case « fac ». « Je n’avais pas de réseau et je voyais mes amis en difficulté, témoigne-t-il. J’ai décidé de reprendre une formation pour me construire un début de réseau et bénéficier de conventions de stages. » Julien est loin d’être le seul jeune diplômé à retourner sur les bancs de la fac après des premiers pas précaires sur le marché du travail. Une enquête du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) portant sur la génération 2010 note une tendance croissante à la reprise d’études pour les bac + 3 à bac + 5. Alors que moins de 8 % des sortants de la génération 2004 reprenaient une formation dans les trois ans suivant l’obtention de leur diplôme, ils sont plus de 11 % dans ce cas pour la génération 2010. Les motivations de ces jeunes « Tanguy » de l’université sont diverses : muscler leur formation, éviter un trou sur le CV… Quelques-uns ont du mal à quitter le rassurant statut d’étudiant. « On voit des jeunes qui reprennent leur cursus après l’avoir abandonné en cours de route, mais aussi d’autres qui enchaînent les licences sans vraiment savoir où ils vont », observe Barbara Muntaner, du Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ). En 2006, un rapport du Comité national d’évaluation de l’université Paris-IV-Sorbonne pointait les cas de réinscription en formation dans le seul objectif d’obtenir des conventions de stage ou de bénéficier du statut étudiant. « Si le but est uniquement d’éviter un trou sur son CV ou d’occuper son temps, l’étudiant court droit à l’échec. Le recruteur a besoin de comprendre ce qui a motivé la reprise d’études. » Mais cette stratégie comporte des risques : retourner sur les bancs de la fac n’est pas toujours bien vu par les employeurs. « Si le but est uniquement d’éviter un trou sur son CV ou d’occuper son temps, l’étudiant court droit à l’échec,souligne Anne-Marie Deblonde, responsable des jeunes diplômés au cabinet de recrutement Alphée. Le recruteur a besoin de comprendre ce qui a motivé la reprise d’études. » Etre surdiplômé ne permet pas toujours de tirer son épingle du jeu. « Reprendre des études peut être intéressant pour des niveaux bac à bac + 2, mais pour les étudiants qui sortent d’une école, c’est bien souvent reculer pour mieux sauter, estime Ludovic D’hooghe, directeur du cabinet de recrutement Alphéa Conseil. Aujourd’hui, la porte d’entrée dans les entreprises se situe plutôt aux échelons inférieurs. »
Le service militaire volontaire ?
Dès la rentrée, le gouvernement espère enrôler un millier de jeunes recrues. Dès la rentrée de septembre, le gouvernement expérimentera un « service militaire volontaire » (SMV) en métropole, dix-neuf ans après l’abrogation du service national obligatoire par Jacques Chirac. François Hollande a annoncé lundi 27 avril à Alençon la création de sept centres de SMV d’ici à 2016. « Il y aura trois centres de service militaire volontaire dès cette année qui accueilleront 1 000 jeunes », à Montigny-lès-Metz (Moselle), Brétigny-sur-Orge (Essonne) et « dans le sud de la France dès janvier 2016 », a déclaré le président, précisant que quatre autres centres seront créés l’an prochain. Qu’est-ce que le service militaire volontaire ? Ce dispositif d’insertion professionnelle de jeunes en grande difficulté s’inspire largement du « service militaire adapté » (SMA) développé depuis des décennies déjà outre-mer. Ce service militaire adapté avait été créé en 1961 dans les Antilles. A l’origine, le SMA est une idée de Pierre Messmer, alors ministre des armées, pour répondre au chômage frappant la moitié des jeunes ultramarins de moins de vingt-cinq ans. Dans la forme actuelle du SMA, les recrues doivent souscrire un contrat d’engagé volontaire des armées, avant de passer un test d’aptitude physique. La formation dure ensuite entre six et douze mois, durant lesquels l’élève élaborera son projet professionnel sous l’encadrement de militaires. Le régime du SMA est spartiate, avec cinq règles de discipline : être à l’heure, être en uniforme, respecter la sécurité, respecter son chef et travailler en équipe. Outre des cours de remise à niveau, l’élève a également la possibilité de suivre une formation aux premiers secours et de passer son permis B. Comment ça marche ? Fondé sur le volontariat, le SMV annoncé lundi dépendra du ministère de la défense. Il s’adressera aux jeunes déscolarisés âgés de 18 à 25 ans, en rupture avec leur milieu social et familial et qui peinent à s’insérer sur le marché de l’emploi. Le SMV permettra de leur offrir des formations professionnelles liées aux besoins des bassins d’emplois locaux ou des « secteurs en tension » à l’échelle nationale, comme l’hôtellerie et le BTP, a précisé François Hollande lundi. Le dispositif est-il efficace ? Le SMA en outre-mer présente des chiffres encourageants. En 2014, pour 5 666 jeunes, le ministère des outre-mer a annoncé un taux d’insertion de 77 %, 76 % pour 2013 et plus de 70 % depuis 2008. Moins de 50 % des stagiaires ont obtenu un emploi en CDI, CDD de plus de six mois ou un contrat d’alternance. Pourtant, sur la ligne de départ, les jeunes partaient grévés par un manque de qualifications et des lacunes. Au moins 30 % d’entre eux étaient en situation d’illettrisme et 60 % n’avaient pas leur brevet des collèges.
L’appel de Malala
Malala, la jeune lauréate pakistanaise du prix Nobel de la paix, a appelé lundi les dirigeants nigérians et la communauté internationale à faire plus pour la libération des adolescentes enlevées à Chibok l’an dernier et toujours otages des islamistes de Boko Haram au Nigeria. Presque un an jour pour jour après le kidnapping massif des jeunes filles dans un lycée du nord-est du Nigeria, on est toujours sans nouvelle de 219 d’entre elles. Ce rapt, puis les propos choquants tenus par le chef de Boko Haram Abubakar Shekau promettant dans une vidéo de les «vendre comme esclaves» ou de les «marier de force», avaient suscité une vague d’indignation internationale. Selon les derniers chiffres du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) publiés lundi, près de 800 000 personnes parmi les 1,5 million de déplacés par les violences de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, sont des enfants. Plus de 300 écoles ont été détruites ou gravement endommagées entre janvier 2012 et décembre 2014, avec 196 enseignants et 314 écoliers tués sur cette même période dans la région. Les enfants du nord-est du Nigeria sont de plus en plus la cible d’enlèvements, de violences sexuelles, et de mariages forcés. Ils sont également exploités comme «armes de guerre», enrôlés de force ou utilisés comme kamikaze pour des attentats-suicide, toujours selon l’UNICEF. «À mon avis, les dirigeants nigérians et la communauté internationale n’ont pas fait assez pour vous aider.» «Mes courageuses soeurs», écrit-elle, «ils doivent faire beaucoup plus d’efforts pour votre libération. Avec beaucoup d’autres, je fais pression sur eux pour que vous soyez libérées». La lettre de Malala, qu’elle présente comme «un message de solidarité et d’espoir», est publiée alors qu’une série d’initiatives est prévue dans le monde pour marquer les douze mois de captivité des lycéennes, telles que des marches, prières et veillées. Le 14 avril 2014, des combattants de Boko Haram avaient pénétré dans un dortoir de l’école secondaire de Chibok, une ville de l’État de Borno dans le nord-est du Nigeria où l’insurrection islamiste faisait rage depuis des années, et avaient emmené 276 adolescentes. Cinquante-sept jeunes filles étaient parvenues à échapper à leurs ravisseurs par la suite. Les autorités nigérianes, en particulier le président Goodluck Jonathan, battu à l’élection présidentielle du 28 mars dernier, avaient été très critiquées pour leur insensibilité et leur inaction apparentes devant le sort tragique des jeunes filles. Une campagne internationale relayée par les réseaux sociaux avec le message «Ramenez-nous nos filles» s’était déroulée pendant plusieurs semaines pour faire pression sur les autorités nigérianes. Pour Malala, il y a maintenant «des raisons d’espérer». «Les forces nigérianes regagnent des territoires et protègent davantage d’écoles», écrit-elle. «Le nouveau président élu du Nigeria Muhammadu Buhari a promis de faire de votre libération une priorité, et que son gouvernement ne tolérera pas les violences contre les femmes et les filles», a-t-elle ajouté. «J’attends avec impatience le jour où je pourrai embrasser chacune d’entre vous, prier avec vous et fêter votre libération avec vos familles. Jusque là, restez fortes et ne perdez jamais espoir. Vous êtes mes héroïnes», écrit Malala. Âgée de 17 ans, gravement blessée en 2012 par les balles des taliban qui refusent que les filles aillent à l’école – à l’instar de Boko Haram, dont le nom signifie «l’éducation occidentale est un péché» – Malala a été récompensée par le prix Nobel de la paix en 2014 et est devenue une championne de la défense du droit des femmes à l’éducation. Elle a annoncé qu’un fonds monté à son nom permettra aux adolescentes de Chibok de poursuivre leur scolarité après leur libération.
Raconter l’holocauste
Zeev Portenoy avait neuf ans lorsque les nazis ont envahi en 1941 la ville de Tuchin en Ukraine. Toute sa famille a été enfermée dans un ghetto, mais lui a pris la fuite, une histoire qu’il raconte dans une exposition sur «les enfants et l’Holocauste» à Jérusalem. Contrairement à Zeev, un million et demi d’enfants juifs n’ont pas survécu à la Shoah, dont la journée du souvenir est célébrée à partir de mercredi soir en Israël. Le mémorial Yad Vashem consacre l’exposition «Des étoiles sans paradis» à leur histoire au travers d’une «forêt symbolique» de 33 piliers, chacun retraçant l’histoire de plusieurs enfants, photo, clips, sculptures et témoignages à l’appui. Aujourd’hui octogénaire, Zeev se rappelle avec émotion des quatre années qui ont suivi sa fuite du ghetto, une errance sans aucun but à travers la campagne. Quatre années durant lesquelles le petit garçon n’a pas compris pourquoi tant de gens voulaient sa mort. Ce survivant de l’Holocauste a la voix qui se brise quand il fredonne la chanson qu’il a écrite il y a plus de 70 ans: «j’étais encore petit garçon / quand le monstre nazi / m’a pris ma vie / et m’a enlevé mes parents / pour toujours». «Je l’ai écrite sur un papier que je gardais toujours caché dans ma botte», raconte Zeev Portenoy. «Ainsi, si j’étais attrapé et tué, quelqu’un aurait pu la trouver». À l’entrée de l’exposition, une cinquantaine d’ours en peluche et de poupées au visage de porcelaine des années 1930 et 1940 accueille le visiteur. C’est la plus importante collection de jouets ayant survécu à l’Holocauste. L’une de ces peluches appartenait à Inna Rehavia, née à Cracovie et sauvée avec sa mère par deux familles polonaises. «J’ai traversé toute la guerre avec mon ours en peluche, que j’ai emmené avec moi de ghetto en ghetto. Il s’appelle Mishu et on me l’a offert quand je suis née», dit-elle à l’AFP. «Il s’en est mieux sorti que moi et que beaucoup de gens, même si c’est un blessé de guerre: il y a laissé une oreille et un bras», poursuit-elle, émue. Un peu plus loin, c’est une série de dessins au crayon de couleur qui raconte le destin de Stefan Cohn, enrôlé de force à 14 ans dans la briqueterie d’Auschwitz-Birkenau. Il en est sorti vivant et a dessiné la libération du camp en 1945. Un petit livre en céramique blanche rappelle, lui, les deux ans que Jakov Goldstein, petit Polonais de quatre ans au début de la guerre, a passé terré dans le grenier d’une famille de la région. «Ma seule consolation pendant toute cette période noire a été les livres. Si je ne m’étais pas plongé tout le temps dans la lecture, c’est sûr que j’y aurais laissé ma tête ou même pire», a-t-il écrit dans un témoignage. Martin Weyl avait aussi quatre ans quand il a été envoyé dans le camp de concentration de Theresienstadt, dans ce qui est aujourd’hui la République tchèque. Un camp que la Croix-Rouge a un jour visité, dans le cadre d’une campagne de propagande des nazis. «Ils sont arrivés dans une jeep avec une croix rouge dessinée dessus. Cette voiture m’a tellement impressionné que je l’ai dessinée», dit-il en montrant du doigt une photographie jaunie de son dessin. «Je n’avais rien compris… j’étais un enfant». Un enfant qui, comme les autres, jouait avec ce qu’il trouvait. «Je me rappelle qu’on jouait dans la benne à ordures du camp. On prenait un bout de verre et quand le soleil apparaissait, on essayait de capter les rayons pour faire brûler les ordures», raconte cet homme de 75 ans.
L’étau se resserre contre les Balkany
Je suis admiratif de la longévité de Balkany. Depuis que les emmerdes fiscaux lui tournent autour, on aurait pu penser qu’il serait tombé bien plus vite, surtout quand Mme admet à demi mot avoir un peu pris des libertés avec les lois fiscales. Cette fois, cela sent le roussi. Les choses se précisent pour Patrick Balkany. Et le 18 mars sera une date importante puisque la plus haute instance de l’Assemblée rendra un avis sur la demande d’immunité parlementaire dont il fait l’objet. Lors de sa réunion mensuelle, elle tranchera donc à la demande des juges d’instruction du pôle financier. Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon veulent imposer un contrôle judiciaire au député-maire UMP de Levallois-Perret. Patrick Balkany est poursuivi dans les cadre d’une enquête pour « corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ». Les juges soupçonnent l’élu et son épouse d’être les véritables propriétaires de deux villas, l’une aux Antilles, l’autre à Marrakech, et ce, à l’insu du fisc. La semaine passée, les juges d’instruction avaient estimé « disposer désormais de suffisamment d’éléments étayés ». Il reviendra donc au bureau de l’Assemblée nationale d’accéder, ou non, à leur demande.
Un mot sur Le Pen
Si j’ai si peu évoqué ici la politique et les ambitions du Front National, c’est bien entendu parce que cela n’a le plus souvent aucun rapport avec la crise écologique. Mais cela pourrait changer, comme vous allez voir. Avant cela, deux mots personnels sur ce parti. Je suis né à la politique entre 1968 et 1970. J’avais alors de 12 ans et quelques cacahuètes à 14 puis 15 ans. Mon vieux était un communiste stalinien, un ouvrier à l’ancienne, qui se tapait ses 60 heures par semaine, dix heures par jour, samedi compris. J’ajoute un point qui est pour moi crucial. En décembre 1970 eut lieu en Espagne le « procès de Burgos », au cours duquel 16 Basques furent jugés par le vieux Franco. Ce même mois, les ouvriers polonais de la Baltique se soulevaient contre le régime stalinien de Gomulka. Moi, j’ai manifesté pour eux tous. Ceux de Burgos, ceux de Gdansk et de Gdynia. Contre les fascistes, contre les staliniens. Et je n’ai pas changé. Je n’ai pas assez connu mon père, car j’avais huit ans à sa mort. Mais comme il était d’une singulière bonté, je lui dois assurément ma survie psychique, et peut-être bien physique. Je l’ai aimé et l’aime encore d’un amour inconditionnel, ce qui ne signifie nullement aveugle. Il avait ses faiblesses, mais aussi, mais surtout sa grandeur. J’ai appris de lui, sur le mode incandescent, le culte de la résistance antifasciste, celle des années noires des guerres – l’Espagne, l’Europe, le monde -, celle de la lutte armée. Quand cette pauvre crapule de Le Pen a émergé en 1972, je n’ai pas hésité une seconde. Je ne raconterai pas ici ce que j’ai fait, mais je l’ai fait. Je ne regrette rien, je ne regrette aucun des affrontements de ces années-là, car il arrive toujours un moment où la vérité s’impose. On ne saurait transiger avec des fascistes. Le Front National l’est-il, fasciste ? Je crois que l’usage de ce mot répugnant empêche de comprendre qu’il s’agit d’autre chose. Je sais que ce mouvement compte de vrais fascistes, qui n’attendent qu’un moment favorable pour abattre la Gueuse, notre pauvre République à nous. Néanmoins, je n’imagine pas un remake. Plutôt une terrible habituation aux pires politiques. Déjà, la France glisse de jour en jour vers une droite qu’on espérait ne plus jamais voir chez nous. Tout le monde finira par trinquer, à commencer par les Noirs et les Arabes. Tout le monde. Et je suis convaincu de la nécessité de bâtir ensemble des digues, qui dureront ce qu’elles dureront. Contre le pire, contre la régression, avec des gens qui auraient pu passer jadis pour des adversaires. L’union est une action magnifique. Pourquoi ce papier déjà bien long sur le Front National ? Parce que Marine Le Pen, ainsi qu’on sait, ratisse autant qu’il est possible, et s’empare de besaces qui étaient celles de ses ennemis. Au plan économique, je n’insiste pas sur ses invocations altermondialistes, qui convainquent tant d’esprits faibles. Mais voilà aujourd’hui qu’elle se lance dans « l’écologie patriote ». Évidemment, c’est grotesque de bout en bout. Un M.Murer, venu des marges du Front de Gauche (ici), entend promouvoir une transition énergétique made in France avec le nucléaire et sans doute le gaz de schiste. Et pas question d’imposer quoi que ce soit aux entreprises, de manière par exemple à réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est pourtant sérieux. Les angoisses montent sans trêve, et aucune offre politique ne propose de s’attaquer aux vraies racines de la crise, celle de la vie sur Terre. Les stimuli fantasmagoriques ne peuvent donc que se multiplier. L’avenir est aux « solutions » magiques. Au rêve d’une France reconquérant ses risibles frontières, et montant à l’assaut des « pollutions ». Je l’ai dit ici de nombreuses fois : le froid s’étend, la glaciation nous guette. Il n’est qu’une parade possible : bouger. Et bouger ensemble, en se serrant les uns contre les autres, en direction du printemps. Car le printemps viendra, je n’ai pas de doute. La seule question, pour nous tous, est de savoir si nous tiendrons jusque là.