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Archive for avril, 2015

En quad sur les routes des chateaux de Bourgogne

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S’il y a un endroit que vous vous devez de visiter si vous allez un jour en Bourgogne, c’est celui-là : Châteauneuf-en-Auxois. C’est tout simplement la plus impressionnante forteresse de Bourgogne. Je l’ai découvert par hasard en me rendant en Côte-d’Or pour une randonnée en quad avec un groupe d’amis (le quad tout seul, c’est beaucoup moins amusant). En même temps, je ne risquais pas vraiment de le manquer. Car, que ce soit depuis la route de Pouilly-en-Auxois, depuis le canal de Bourgogne ou depuis l’autoroute avant Dijon, c’est simple : on ne voit que lui. Le château de Châteauneuf-en- Auxois avec ses cinq tours dresse sa fière silhouette sur la colline où il est perché et domine le village (tout aussi médiéval) qui s’étend à ses pieds. Le tableau est incroyable, surtout quand on ne s’y attend pas. Le site est si impressionnant depuis la route qu’il semble presque impossible de passer sans le visiter (à moins d’être aveugle, mais dans ce cas, que faites-vous au volant de la voiture ?). Le bourg fortifié était une importante place forte mais également une étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il a gardé de sa prospérité d’autrefois de très belles maisons. Je suis tombé immédiatement sous le charme des étroites ruelles et de leurs échoppes. Le village ressemble à une machine à voyager dans le temps. On s’imagine vivre au Moyen Âge et les imposantes halles renforcent cette impression de dépaysement dans le temps. Le château, du XIIe siècle, est partout visible : il est immense, austère, indestructible, séparé du village par d’épaisses murailles et un fossé. Il en est presque intimidant, quand on franchit le pont-levis flanqué de deux grosses tours pour pénétrer dans la cour. Les logis, construits à l’intérieur de l’enceinte au XVe siècle, évoquent un gothique flamboyant qui allège un peu l’atmosphère. En passant dans la salle des gardes, on peut voir la cheminée dont la taille est en proportion avec celle de la pièce : immense. La chapelle du château est quant à elle décorée de belles peintures murales superbement restaurées. Du haut d’une de ses tours, on peut admirer les vallons verdoyants qui s’étendent à perte de vue et le canal qui coule tranquillement au pied de l’éperon rocheux. Cette visite m’a presque donné l’impression de retomber en enfance, quand je m’extasiais devant les châteaux et regardais tout avec de grands yeux. Et avec la randonnée en quad à la clef, on peut dire que j’ai cessé d’être un adulte pendant presque deux jours ! Si l’aventure vous tente, suivez le lien vers l’organisateur de cette randonnée en quad.

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avril 30th, 2015 at 3:41

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L’appel de Malala

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Malala, la jeune lauréate pakistanaise du prix Nobel de la paix, a appelé lundi les dirigeants nigérians et la communauté internationale à faire plus pour la libération des adolescentes enlevées à Chibok l’an dernier et toujours otages des islamistes de Boko Haram au Nigeria. Presque un an jour pour jour après le kidnapping massif des jeunes filles dans un lycée du nord-est du Nigeria, on est toujours sans nouvelle de 219 d’entre elles. Ce rapt, puis les propos choquants tenus par le chef de Boko Haram Abubakar Shekau promettant dans une vidéo de les «vendre comme esclaves» ou de les «marier de force», avaient suscité une vague d’indignation internationale. Selon les derniers chiffres du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) publiés lundi, près de 800 000 personnes parmi les 1,5 million de déplacés par les violences de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, sont des enfants. Plus de 300 écoles ont été détruites ou gravement endommagées entre janvier 2012 et décembre 2014, avec 196 enseignants et 314 écoliers tués sur cette même période dans la région. Les enfants du nord-est du Nigeria sont de plus en plus la cible d’enlèvements, de violences sexuelles, et de mariages forcés. Ils sont également exploités comme «armes de guerre», enrôlés de force ou utilisés comme kamikaze pour des attentats-suicide, toujours selon l’UNICEF. «À mon avis, les dirigeants nigérians et la communauté internationale n’ont pas fait assez pour vous aider.» «Mes courageuses soeurs», écrit-elle, «ils doivent faire beaucoup plus d’efforts pour votre libération. Avec beaucoup d’autres, je fais pression sur eux pour que vous soyez libérées». La lettre de Malala, qu’elle présente comme «un message de solidarité et d’espoir», est publiée alors qu’une série d’initiatives est prévue dans le monde pour marquer les douze mois de captivité des lycéennes, telles que des marches, prières et veillées. Le 14 avril 2014, des combattants de Boko Haram avaient pénétré dans un dortoir de l’école secondaire de Chibok, une ville de l’État de Borno dans le nord-est du Nigeria où l’insurrection islamiste faisait rage depuis des années, et avaient emmené 276 adolescentes. Cinquante-sept jeunes filles étaient parvenues à échapper à leurs ravisseurs par la suite. Les autorités nigérianes, en particulier le président Goodluck Jonathan, battu à l’élection présidentielle du 28 mars dernier, avaient été très critiquées pour leur insensibilité et leur inaction apparentes devant le sort tragique des jeunes filles. Une campagne internationale relayée par les réseaux sociaux avec le message «Ramenez-nous nos filles» s’était déroulée pendant plusieurs semaines pour faire pression sur les autorités nigérianes. Pour Malala, il y a maintenant «des raisons d’espérer». «Les forces nigérianes regagnent des territoires et protègent davantage d’écoles», écrit-elle. «Le nouveau président élu du Nigeria Muhammadu Buhari a promis de faire de votre libération une priorité, et que son gouvernement ne tolérera pas les violences contre les femmes et les filles», a-t-elle ajouté. «J’attends avec impatience le jour où je pourrai embrasser chacune d’entre vous, prier avec vous et fêter votre libération avec vos familles. Jusque là, restez fortes et ne perdez jamais espoir. Vous êtes mes héroïnes», écrit Malala. Âgée de 17 ans, gravement blessée en 2012 par les balles des taliban qui refusent que les filles aillent à l’école – à l’instar de Boko Haram, dont le nom signifie «l’éducation occidentale est un péché» – Malala a été récompensée par le prix Nobel de la paix en 2014 et est devenue une championne de la défense du droit des femmes à l’éducation. Elle a annoncé qu’un fonds monté à son nom permettra aux adolescentes de Chibok de poursuivre leur scolarité après leur libération.

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avril 30th, 2015 at 3:36

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Raconter l’holocauste

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Zeev Portenoy avait neuf ans lorsque les nazis ont envahi en 1941 la ville de Tuchin en Ukraine. Toute sa famille a été enfermée dans un ghetto, mais lui a pris la fuite, une histoire qu’il raconte dans une exposition sur «les enfants et l’Holocauste» à Jérusalem. Contrairement à Zeev, un million et demi d’enfants juifs n’ont pas survécu à la Shoah, dont la journée du souvenir est célébrée à partir de mercredi soir en Israël. Le mémorial Yad Vashem consacre l’exposition «Des étoiles sans paradis» à leur histoire au travers d’une «forêt symbolique» de 33 piliers, chacun retraçant l’histoire de plusieurs enfants, photo, clips, sculptures et témoignages à l’appui. Aujourd’hui octogénaire, Zeev se rappelle avec émotion des quatre années qui ont suivi sa fuite du ghetto, une errance sans aucun but à travers la campagne. Quatre années durant lesquelles le petit garçon n’a pas compris pourquoi tant de gens voulaient sa mort. Ce survivant de l’Holocauste a la voix qui se brise quand il fredonne la chanson qu’il a écrite il y a plus de 70 ans: «j’étais encore petit garçon / quand le monstre nazi / m’a pris ma vie / et m’a enlevé mes parents / pour toujours». «Je l’ai écrite sur un papier que je gardais toujours caché dans ma botte», raconte Zeev Portenoy. «Ainsi, si j’étais attrapé et tué, quelqu’un aurait pu la trouver». À l’entrée de l’exposition, une cinquantaine d’ours en peluche et de poupées au visage de porcelaine des années 1930 et 1940 accueille le visiteur. C’est la plus importante collection de jouets ayant survécu à l’Holocauste. L’une de ces peluches appartenait à Inna Rehavia, née à Cracovie et sauvée avec sa mère par deux familles polonaises. «J’ai traversé toute la guerre avec mon ours en peluche, que j’ai emmené avec moi de ghetto en ghetto. Il s’appelle Mishu et on me l’a offert quand je suis née», dit-elle à l’AFP. «Il s’en est mieux sorti que moi et que beaucoup de gens, même si c’est un blessé de guerre: il y a laissé une oreille et un bras», poursuit-elle, émue. Un peu plus loin, c’est une série de dessins au crayon de couleur qui raconte le destin de Stefan Cohn, enrôlé de force à 14 ans dans la briqueterie d’Auschwitz-Birkenau. Il en est sorti vivant et a dessiné la libération du camp en 1945. Un petit livre en céramique blanche rappelle, lui, les deux ans que Jakov Goldstein, petit Polonais de quatre ans au début de la guerre, a passé terré dans le grenier d’une famille de la région. «Ma seule consolation pendant toute cette période noire a été les livres. Si je ne m’étais pas plongé tout le temps dans la lecture, c’est sûr que j’y aurais laissé ma tête ou même pire», a-t-il écrit dans un témoignage. Martin Weyl avait aussi quatre ans quand il a été envoyé dans le camp de concentration de Theresienstadt, dans ce qui est aujourd’hui la République tchèque. Un camp que la Croix-Rouge a un jour visité, dans le cadre d’une campagne de propagande des nazis. «Ils sont arrivés dans une jeep avec une croix rouge dessinée dessus. Cette voiture m’a tellement impressionné que je l’ai dessinée», dit-il en montrant du doigt une photographie jaunie de son dessin. «Je n’avais rien compris… j’étais un enfant». Un enfant qui, comme les autres, jouait avec ce qu’il trouvait. «Je me rappelle qu’on jouait dans la benne à ordures du camp. On prenait un bout de verre et quand le soleil apparaissait, on essayait de capter les rayons pour faire brûler les ordures», raconte cet homme de 75 ans.

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avril 30th, 2015 at 3:35

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