Libre marché et liberté
La semaine dernière, j’ai assisté à un séminaire à Dijon dédié à la question du libre marché. L’angle d’attaque était cependant assez original. Celui-ci était en effet présenté comme un sondage d’opinion à l’échelle mondiale. Une définition à laquelle je souscris entièrement. En effet, à chaque instant, les opinions de milliers, de millions de consommateurs et de producteurs se rejoignent. Sans le moindre formulaire et sans le moindre questionnaire à choix multiples, tous émettent leur avis. Préfèrent-ils boire du thé ou du café ? Préfèrent-ils passer leurs vacances sur la côte ou en Provence ? Combien seraient-ils prêts à payer en plus pour un concert de Bruce Springsteen par rapport à un concert de Slayer ? Il n’existe pas de sondage d’opinion plus efficace, plus global, et plus permanent que celui du libre marché. Demandez à ces mêmes citoyens de remplir des questionnaires sur le café ou leur destination vacances et vous obtiendrez un résultat nettement moins fiable. Premièrement, la gestion d’un tel sondage écrit serait beaucoup trop complexe, trop fastidieuse et trop longue à mettre en place. Et lorsqu’ils seraient connus, les résultats seraient déjà dépassés. De plus, un tel sondage serait-il plus fiable que le libre marché ? Une personne peut déclarer sur papier être sensible à l’environnement, amatrice d’alimentation bio ou d’une certaine marque de café. Mais en définitive, la seule preuve réelle de ses dires réside dans sa manière d’agir sur le libre marché. Chaque transaction exprime la préférence réelle du consommateur. Que ce soit sur un marché aux puces ou sur un marché des actions, ce sont bien des libres choix qui s’expriment. Chaque jour, des personnes font ainsi des milliers de choix. Bien qu’il soit impossible de savoir précisément qui effectue quel choix et pour quelle raison, il est néanmoins possible de dévoiler le résultat final de ces choix. Une chose désirée, populaire ou rare, verra son prix augmenter, alors qu’une chose peu convoitée, impopulaire ou largement disponible, verra son prix diminuer. Le libre marché est donc la combinaison ultime de la liberté individuelle et de la liberté d‘expression mais à très grande échelle. Celui qui ne croit pas au libre marché ne croit donc pas à la liberté. Il est rare que je trouve dans un séminaire un écho à mes propres convictions, et ce séminaire à Dijon – suivez le lien pour le site de l’organisateur – s’est révélé passionnant à suivre de bout en bout.